Dernier jour de stage un peu tronqué.
C'est dimanche, jour de relâche pour les stagiaires "teacher training" (formation d'enseignants en yoga), aussi l'ashram est un peu au ralenti et, puisqu'on reste jusqu'à jeudi, on fera le rafting... demain. L'ambiance ici est super cool mais le travail est effectué par les jeunes enseignants avec sérieux. Quant à Geneviève et moi, puisque nous ne sommes que deux, c'est encore plus relax, mais c'est sympa et les échanges sont nombreux et intéressants. Nous ne savons pas au bout d'une semaine qui fait quoi, hors les enseignants, qui d'asana, qui de prayanama ou d'ayurveda; si on demande quelque chose, ce n'est jamais à la bonne personne et l'organigramme n'est ni affiché, ni expliqué... Il faut aller chercher l'information et la programmation du stage est changeante, au gré du téléphone portable qui n'est jamais sur off. On s'y fait d'autant mieux que nous ne sommes pas venus ici pour faire de l'intensif, mais pour se ressourcer tout en apprenant des rudiments de yoga dans tous ses aspects: alimentation, respiration, souplesse et développement des aptitudes du corps, religieux... Geneviève est un peu frustrée car, ayant déjà pratiqué, elle pourrait faire plus, en ce qui concerne les postures notamment.
L'ambiance à Rishikesh, notamment à l'est du fleuve où se trouvent tous les ashrams, est aussi très décontractée au milieu de ruelles étroites et entrelacées, encombrées de touristes, dans la trentaine pour la majorité, de vaches, d'ânes et de chiens, sans compter les motos, moyen privilégié de déplacement. Pourtant, ce n'est pas la haute saison car il fait relativement froid; ce sera de mi-février à mi-mai et de mi-septembre à mi-novembre. La journée, il fait beau et chaud et le soir, dès le soleil couché, nous nous habillons chaudement d'autant plus qu'une petite brise se lève à ce moment-là.
L'Inde est au premier abord embouteillée, sale, pauvre, étrange et incompréhensible; en y regardant de plus près, elle est toujours sale et pauvre, mais il faut dépasser l'horizon de cette vitrine dérangeante et observer ses habitants divers, accueillants, patients, tolérants et religieux qui vivent dans la fatalité/sérénité. Ce pays trace son chemin, sans avoir jamais renier ses valeurs et sa spiritualité. Peut-être devra-t-il, pour accélérer son développement, toujours sans renier ses valeurs, devenir un peu plus matérialiste et soucieux de productivité.