Aujourd'hui samedi, nous sommes retournés au parc du mémorial de la paix pour voir les portes de la paix (monument érigé en 2005 sur le modèle de celles du champ de mars à Paris selon le concept de Clara Halter), visiter le musée de la paix et le mémorial des victimes.
Le musée est très didactique et émouvant car il montre la ville avant et après l'explosion, explique parfaitement les effets de l'arme nucléaire et présente de nombreuses photos, effets vestimentaires et témoignages des victimes et de leurs proches: 140 000 personnes sont décédées entre le 6 août et le 31 décembre 1945, de nombreuses autres après et pourrait-on dire jusqu'à maintenant. Parmi ces personnes de nombreux prisonniers coréens, chinois et même Américains, au nombre de 12.
Le mémorial aux victimes est une sorte de crypte avec 140 000 briques sur les murs et des écrans qui permettent de rechercher les noms et photos des victimes. Une salle avec des ordinateurs permet de consulter des documents d'archives et de retrouver des noms et des témoignages. Tout ceci est très bien fait avec un personnel très accueillant et une documentation en plusieurs langues dont le français.
Il règne dans cette ville, sans doute à cause de ce qui s'y est passé et de la volonté des autorités d'en faire un centre de la défense de la paix et de la promotion de l'élimination des armes nucléaires, sans doute aussi de par la disposition d'esprit dans laquelle on se trouve soi-même en y arrivant et y séjournant, une atmosphère de sérénité particulière.
En nous promenant dans le parc, nous avons rencontré un survivant, si on peut dire, de l'explosion; il est né en janvier 1946; sa mère enceinte était à Hiroshima, n'a pas été touchée directement par l'explosion mais a parcouru la ville irradiée après l'explosion; elle et son fils ont été souvent malades, mais elle a 96 ans et vit toujours en bonne santé malgré un cancer et lui témoigne auprès des passants, assis sur un banc, et ne fait pas ses bientôt 70 ans ... Assisté d'un jeune homme, il met à la disposition du public des classeurs en différentes langues qui expliquent, en plus des éléments donnés par le musée, le contexte politique de l'époque. C'était un peu la lumière et la lueur d'espoir au milieu de l'évocation de la tragédie.