J 212 : Le manque de liaison internet nous a empêchés hier d’être fidèle à notre RDV quotidien auquel je n’avais dérogé, pour la même raison, que dans le transsibérien voici déjà plus de 6 mois…
Déplacement en bus de Puerto Natales (Chili) à San Carlos de Bariloche (Argentine) en passant par El Calafate, El Chalten, Perito Moreno, Esquel et El Bolson, autant de villages isolés, situés sur le versant est des Andes et reliés par la route transcontinentale qui va du nord au sud de l’Amérique du Sud.
Nous partons le 28 à 7h00 de Puerto Natales et arrivons à 12h15 à El Calafate, à 155 Km par une route qui devient de la piste par tronçons, notamment des deux côtés de la frontière, matérialisée par deux petits bâtiments en bois et tôles, la police d’un côté, la gendarmerie de l’autre, armés par quelques hommes en tenue de combat qui enregistrent, contrôlent et tamponnent les passeports. Aucun visa n’est exigible pour les ressortissants de l’UE et ceux des pays sud-américains, aussi les formalités sont simples mais pas très rapides: il faut descendre du bus, faire la queue dans des locaux exigus, dépourvus de toilettes côté chilien; parfois - ce n'est pas notre cas - il faut débarquer les bagages pour une inspection. Tout ceci explique les 5h15 de trajet. A El Calafate, nous devons payer une taxe (modeste) sur les billets de bus achetés au Chili et pour ce faire, courir en ce dimanche après-midi les distributeurs de pesos argentins qui sont pour la plupart vides… Ensuite, fort de notre pécule en peso local, nous allons déjeuner et nous familiariser avec les prix (1 euro = 16,80 pesos), puis acheter quelques provisions de bouche pour le long trajet de bus à venir : 26h00.
Quelle bonne surprise de rencontrer sur le trottoir entre deux DAB nos amis américains de Providence – ceux rencontrés à Puerto Varas et avec qui nous échangeons depuis par mail – que nous savions ici et avec lesquels nous nous nous promettons de passer plus de temps ensemble à Buenos Aires…
Quelle mauvaise surprise de constater que le bus sera semi-cama (semi-couchette) et non cama comme on nous l’avait vendu à Puerto Natales.
J 213 : Nous quittons El Clafate à 19h00 ; nous nous arrêtons à 22h00 à El Chalten pour compléter le bus qui est alors pratiquement plein. C’est l’occasion de lire le guide sur l’Argentine, effleuré jusqu’ici, et d’utiliser les liseuses électroniques – quelle belle invention pour les voyageurs comme nous; Geneviève se distrait par un roman tandis que je découvre le Victor Hugo intime et politique à travers sa correspondance. Nous admirons avec le soleil couchant vers 21h00 les sommets effilés du massif du Fitz Roy, but de randonnées et d’escalades. Nous dormons relativement bien et nous sommes surpris ce matin à 8h30 de n’être qu’à Los Antiguos sur le lac de Buenos Aires (à cheval sur les deux pays) à côté de Perito Moreno, deux villes où nous nous arrêtons quelques minutes ce qui nous permet de nous brosser les dents et de nous dégourdir les jambes pendant que le bus fait le plein d’essence et de barquettes repas ; à ce sujet nous avons droit à 3 repas : soir, matin, midi, pas très appétissants, mais enfin… et à un distributeur d’eau chaude.
La journée se passe à lire, sommeiller et à regarder le paysage de pampa, toujours jaune, parsemé de petits arbustes verts, toujours le même, sauf dans les 100 derniers km où la forêt prend de plus en plus de place; la route est bonne et nous roulons un peu plus vite en cette dernière portion de parcours, mais toujours à moins de 80 km/h.
Notre retard, deviné ce matin, fait que nous n'arrivons qu'à 23h00 à Bariloche, après 28h00 de route, pratiquement sans arrêts exploitables (pas de café, ni de toilette...) et à 23h30 à l'hôtel après 5 km en taxi. Nos chevilles sont un peu gonflées, mais nous avons la forme et le moral.