De Hiroshima à Nagasaki, il faut 3h21 pour faire 421 km car le Shinkansen "Sakura 551" dessert Hakata en 1h07 et ensuite, après 21 minutes de correspondance, il faut prendre un train intercités, "Kamomé 23", avec huit arrêts, qui nous amène en 1h53 à destination. Mais le voyage est sympa avec beaucoup de vues sur les villages, les zones industrielles, chimiques notamment, l'océan et la forêt. Arrivés à la gare, nous prenons le streetcar comme à Hiroshima et après 20 minutes, nous sommes à l'hôtel Forza au centre ville; nous avons emprunté l'itinéraire trouvé par internet et confirmé par l'hôtel contacté hier par mail. Le tramway semble encore plus vieux que celui de Hiroshima, semblable à celui qu'on trouvait en France dans les années cinquante/soixante avec un levier de vitesse en forme de boule en laiton se déplaçant latéralement, à droite pour accélérer, à gauche pour ralentir. Outre le conducteur en gants blancs, se trouve aux trois quarts arrière une préposée en uniforme ressemblant à une écolière avec son visage juvénile, ses tresses, son uniforme et sa casquette. C'est elle qui ouvre/ferme les portes, donne le signal du départ avec deux coups de sonnette, parle presque sans arrêt au micro et contrôle le paiement des usagers à la descente; elle semble heureuse et enthousiaste.
Ensuite, nous commençons à découvrir la ville, les zones piétonnes commerçantes, le quartier chinois et les jolis petits ponts sur le fleuve où nagent d'énormes poissons, genre carpe, et des tortues. Au final, cherchant un endroit pour dîner alors que nous sommes dans une ruelle, nous rentrons par hasard dans un minuscule restaurant dont le nom attire notre attention: "Le bon marché". Comme il n'y a pas de carte en anglais, nous allons ressortir lorsque le patron/cuisiner nous parle deux mots de français et nous explique laborieusement ce qu'il peut nous offrir: au final, nous nous sommes régalés avec une salade verte/terrine/rillettes/saucisson/tomates (charcuterie made in Japan) puis, qui une dorade, qui un pavé de saumon accompagnés de patates douces, purée de pommes de terre et petits légumes. En discutant après le repas avec le jeune cuisinier qui fait tourner la petite boutique avec sa charmante épouse, il nous dit qu'il a passé 6 mois à Paris chez Senderens, ceci explique cela... Il y a des soirs comme aujourd'hui où le hasard nous gratifie de belles surprises.
Demain, nous serons rattrapés par l'histoire de la ville et à nouveau notre histoire commune.