Nous sommes arrivés à 18h08 heure de Moscou à Ekaterinbourg, soit 20h08 heure locale (Moscou +2) après 25h18 de trajet - le train part et arrive à la minute prévue - et 1814 km en passant par Kazan.
Ekaterinbourg est l'ancienne Sverdlovsk et est le centre des usines d'armement terrestre localisées ici pour la protection offerte par l'éloignement de Moscou et l'Oural. C'est déjà la Sibérie et l'Asie car la ville est située à l'est de l'Oural. C'est ici que le tsar Nicolas II et sa famille ont été assassinés en juillet 1918. 
Le temps de débarquer du train, de prendre un taxi grâce à l'obligeance du jeune homme qui partageait notre compartiment - il a appelé un taxi et négocié le prix par l'intermédiaire de sa soeur qui, vivant à Ekaterinbourg, l'attendait à la gare - et la nuit commençait à tomber lorsque nous sommes arrivés à l'hôtel.
La pluie nous accompagne depuis ce matin par intermittences, les chemins de terre sont boueux, et surprise, il fait frisquet ici, environ 17°. 
Le train est confortable, propre, l'accueil est sympathique, les repas corrects, mais nous n'avons pas beaucoup dormi et nous n'étions pas très vaillants aujourd'hui. Je passe le relais à Geneviève;
Début de notre voyage en train; il va falloir s'accoutumer au bruit sourd des roues sur les rails, des méandres que fait le train ainsi qu'aux à-coups. Etre dans ce train se mérite certainement... Dans le compartiment d'à coté une famille (père, mère et deux ados) vient de Lausanne et va jusqu'à Beijing (Pékin) en passant par la Mongolie. Dans le train j'ai fini mon premier roman; je suis partie avec plusieurs livres que je vais laisser dans le train ou à des passagers, le premier est donc pour nos amis suisses. Louis a conversé avec Danil, un jeune homme qui rentrait chez lui pour les vacances, une ville dans le cercle polaire où parait-il, il ne fait pas froid à -50° quand le vent du nord ne souffle pas. Pas très envie d'y aller voir tout de même... Voilà une jolie rencontre avec un jeune homme timide et poli qui avait envie de communiquer malgré un anglais très pauvre. Il nous a parlé de choses intéressantes concernant sa famille et aussi la politique. Voilà notre voyage avance et je rentre peu à peu dedans au fur et à mesure que les kilomètres s'égrainent; je me rends compte de la chance que nous avons d'être là, je me dis qu'il est temps pour nous de poser nos valises, de prendre un rythme plus lent et d'être à l'écoute de l'autre. Voir et entendre sera mon credo pendant ce voyage. Il est tard, je me couche; bonne nuit ou bonjour. Bisous à tous.
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