Santiago: gare routière, colline Santa Lucia, Bibliothèque nationale et à nouveau Plaza de Armas.
Nous passons 3h00 entre les gares routières de la gare ferroviaire et de la station de métro Universitad de Santiago où, demain, nous prendrons le bus pour Vina del Mar à 125 km pour 1h40 de trajet environ. En effet, il existe de nombreuses gares routières parce que le train est pratiquement inexistant et ces gares sont spécialisées en fonction des destinations qui se comptent par centaines. Aussi, il est difficile de s'y retrouver d'autant plus qu'il existe de nombreuses compagnies de bus concurrentes et plusieurs dizaines de comptoirs de vente des tickets, sans compter des prestations de différents niveaux de confort: classique, semi-cama, cama (couchette), cama salon et premium. Demain, nous partirons avec des tickets semi-cama.
Au centre ville, nous gravissons la colline Santa Lucia, celle où s'installent en 1540 Pedro de Valdivia et ses conquistadors. Jardins, allées et fontaines parsèment le chemin de l'ascension; la vue est belle, mais moins que depuis la colline San Cristobal. Au pied de Santa Lucia se trouve la Bibliothèque nationale à l'entrée de laquelle est rendu hommage à Gabriela Mistral, la poète, premier prix Nobel de littérature chilien en décembre 1945.
En fin d'après-midi sur la Plaza de Armas, nous regardons plus qu'écoutons 2 ou 3 prédicateurs - catholiques ou dissidents? - qui, à tour de rôle, haranguent la foule avec leur porte-voix; puis, c'est un groupe organisé de 150 personnes environ qui avec musique et caméra, chante et applaudit un autre prédicateur...
Un monsieur de 85 ans vient s'asseoir sur notre banc et la conversation s'engage en... français; jusqu'au début des années 1990, le français était une langue obligatoire à l'école, avant que l'anglais... C'est là qu'il a appris notre langue et il regarde TV5 quotidiennement. Ce monsieur parle également allemand, car son grand-père était allemand et son père travaillait à l'ambassade du Chili à Berlin jusqu'à son évacuation en 1938, italien et un peu anglais. Nous discutons pendant 30 minutes avant qu'il nous dise devoir rejoindre sa femme qui a 90 ans et ne peut plus marcher: il était responsable syndical et nous parlons politique, de la période Pinochet notamment. Il nous apprend qu'ici on parle non espagnol mais chilien, que les Chiliens se définissent en fonction de leur origine - plus prégnante que leur nationalité - et qu'ainsi le Chili a connu des présidents italiens, allemands,  basque-espagnols et breton (Pinochet); la Présidente actuelle, Michelle Bachelet, serait d'origine bordelaise.