Entre 8h00 et midi, nous avons mis les bouchées doubles pour voir un maximum de sites ayant trait à la bataille: le musée, le cimetière vietnamien, la colline "Eliane", le mémorial français, le PC Gono du général de Castries, le mémorial vietnamien au sommet de la colline "Dominique" et la colline "Béatrice".
Les Vietnamiens ont investi récemment pour exploiter la bataille: le musée refait l'année dernière, le mémorial sur "Dominique" qui date de 2003 et pour faire des abris pour exposer le matériel français: canons, chars, etc. et il y a plus longtemps pour les différents sites où des tranchées, des abris ont été reconstitués; sauf "Béatrice" envahie par les herbes, les autres sites sont entretenus et leur entrée est payante. Nous n'avons pas eu le temps d'aller au sud vers "Isabelle". 
La visite de ces sites est poignante surtout sur Eliane lorsqu'on:
- trouve à moitié enterrés, presque au sommet et au bord du chemin aménagé, des étuis de calibre 7,5 mm et d'autres de calibre inférieur, même une cartouche, autant de munitions qui datent de 1954; j'ai ramassé quelques étuis et cette cartouche que j'ai serrés dans ma poche un long moment, puis je m'en suis débarrassé car je n'ai pas voulu risquer un incident à l'aéroport, même avec un étui...
- voit à quelques dizaines de mètres du sommet, l'énorme cratère fait par une mine viet (comme celles de la guerre de 1914 dans les tranchées) pour donner le signal de l'assaut;
La visite du mémorial français est un peu désolante car c'est un petit mémorial - plus modeste qu'un monument aux morts de village - érigé par une initiative et le labeur d'un légionnaire; aucune inscription officielle ne rappelle par une phrase et des chiffres le sacrifice de tant de milliers d'hommes courageux "morts pour la France" et pour des centaines enterrés surplace; néanmoins, un jardinier vietnamien, payé par l'ambassade de France, assure les visites et fait l'entretien du carré (60 m x 40 m environ). Certes, à Fréjus, en terre française, le travail de mémoire est fait, mais là, sur le lieu de la bataille, presque rien...
Toutoune, j'ai pensé à toi et à ta famille, à toi lorsque tu nous mimais à Autun, vers 1963, dans le dortoir l'attaque viet à la grenade...
Je me suis beaucoup posé de questions étant plus jeune sur cette bataille; j'ai maintenant quelques éléments de réponse qu'il me faudra exprimer par ailleurs.
A 15h30, nous avons repris l'ATR 72 d'hier, observé avec apaisement et le sentiment du devoir accompli les collines, les rizières, les maisons et les paysages devenus presque familiers en 28h00 passées ici, comme dans un film en accéléré...