Cancun; sixième jour: plage. Décidément, ce programme laconique nous va bien; lorsqu'on a dit plage, on a tout dit. 
Je lis pour la première fois "Le tour du monde en quatre-vingt jours " de Jules Verne et c'est amusant de suivre le Britannique Phileas Fogg dans sa course chronométrée pour gagner son pari, accompagné de son domestique, le Français Passepartout. Il fait son tour monde en bateau essentiellement, mais en train aussi notamment pour traverser l'Inde et les USA et, pour une courte distance en Inde, à dos d'éléphant, car la voie ferrée n'est pas achevée. Obnubilé par le temps qui passe, il ne voit rien des pays qu'il traverse et dépense une fortune pour, soit trouver un moyen de transport, soit optimiser les durées de trajet. C'est un pari qu'il réussit en 1873. Ce tour du monde, comme celui d'un voilier de course, n'a rien à voir avec le nôtre et la philosophie qui nous anime. Là, le temps ne compte pas, nous essayons de comprendre les enjeux politiques, sociaux et économiques auxquels les pays que nous traversons et les gens que nous rencontrons sont confrontés. Notre approche est un peu sommaire, empirique et superficiel, mais le fait de se poser des questions apporte quelques réponses, d'autres interrogations et amorce le dialogue des cultures. On se rend compte que chaque pays, plus ou moins riche, a ses propres problèmes et que ce qui compte pour créer une dynamique et faire participer le peuple à la résolution de ces problèmes, c'est la façon de les aborder: avec unité en incluant les minorités et respectant la dignité de chacun, avec honnêteté et transparence en regardant son histoire en face... Le Chili possède à ce jour - ça se sent - une très bonne dynamique politique et économique et dépasse l'Argentine au creux de la vague, mais les réformes en cours dans ce pays peuvent contribuer à l'en sortir, et le Brésil, dans la crise, a besoin d'un renouvellement de la classe politique - tous partis confondus - âgée, blanche et corrompue, et peut sortir de cette mauvaise passe plus forte car son potentiel est élevé. Ce continent sud-américain, qui a su s'émanciper des Espagnols et, partiellement, de la mainmise américaine, devrait arriver sur le devant de la scène mondiale à moyen terme. Le Mexique quant à lui se trouve dans l'orbite des USA et semble déstabilisé par la corruption, le trafic de drogue et l'insécurité...